Les thérapies psychocorporelles : relaxation, pleine conscience, hypnose...
Victor Hugo écrivait : « Le corps est l’enveloppe de l’âme, le corps humain pourrait bien n’être qu’une apparence, il cache notre réalité. La réalité c’est l’âme. ». Depuis Freud, la notion d’inconscient fait partie du langage « commun » par contre « l’inconscient corporel » reste mal représenté notamment dans l'enseignement universitaire.
Wilhelm Reich, et plus tard de nombreux auteurs dont François Marty, ont souligné l'importance du lien psyché-soma dans douleurs et maladies, notamment celles regroupées sous le vocable de psycho-somatiques.
La société actuelle dématéralisée, rapide et qui donne la priorité
au canal visuel amène une réflexion nouvelle sur le besoin des individus en thérapie dans leur quête du mieux-être et la re-connexion aux ressentis corporels à commencer par la respiration et le souffle.
Les thérapies à médiation corporelle ont la particularité de penser l’individu comme un tout, intégrant le corps (« ce qui donne de la consistance à mon être ») et l'esprit (« cette capacité à comprendre mes actions, mes expériences » - principe de vie plus intellectuelle).
Il convient de discerner les méthodes à médiation corporelle (yoga, shiatsu, watsu, balnéothérapie...) des psychothérapies psycho-corporelles qui nécessitent formation théorique, validation scientifiques et cadre déontologique du thérapeute (relaxation, hypnose éricksonienne, mindfulness, art-thérapie, EMDR, sophrologie, biodynamique...).
En thérapie, j'utilise quand c'est utile pour vous ce que les formations qualifiantes m'ont enseigné (relaxation, hypnose conversationnelle, Mindfullness) ainsi des outils fournis par ma pratique personnelle de yoga, de méditation, d'arts martiaux chinois, l'art-thérapie (arts plastiques, écriture, danse, écoute musicale active).
Etre relié à son ressenti corporel, à sa respiration, à son souffle, à ses propres besoins (corporels, affectifs, sexuels, intellectuels voire spirituels), à sa propre créativité permet de libérer des ressources propres et de s'engager vers un chemin avec des comportements plus adaptés, fonctionnels et singuliers.
Note :
- il existe aujourd’hui un engouement tel pour le yoga que différents types hétérodoxes fleurissent.
De manière traditionnelle, on compte cinq types de yoga : karma yoga, bhakti yoga, raja yoga, gnana yoga et hatha yoga (celui de postures, le plus représenté). Ils auront tous à voir avec la relaxation, la méditation et l’équilibration psycho-somatique. Le yoga n’est pas de la gymnastique mais des exercices de la santé qui sont organisés et qui ont du sens.
Suite aux dérives et formation insuffisantes en anatomie/santé mentale, le professorat du yoga est réglementé.
L’effet du yoga aura (avec une pratique régulière) un renforcement de l’homéostasie physiologique et psychologique de la personne sans viser particulièrement le symptôme. C’est une méthode anti-stress qui doit être pratiquée avec des enseignants qualifiés et certifiés. - La pratique régulière du Qi Gong a donné lieu dans une autre région du monde aux mêmes objectifs thérapeutiques de santé physique et mentale. L'enseignement est également réglementé par la Fédération Française de Qi gong.
Je n'évoquerai donc ici de ce que j'utile en séance de thérapie (travail sur le souffle, les ressentis corporels, l'ici et maintenant, la relaxation) et qui n'est pas un panorama complet du vaste champ des thérapies psycho-corporelles (de mieux-être et/ou de changement) et corporelles.
La relaxation
« Les méthodes de relaxation sont des conduites thérapeutiques rééducatives ou éducatives, utilisant des techniques élaborées et codifiées, spécifiquement sur le secteur tensionnel et tonique de la personnalité.
La décontraction neuromusculaire aboutit à un tonus de repos, base d’une détente physique et psychique » (Durand de Bousingen, R.,1992).
D'une façon générale les techniques de relaxation ne font pas appel à l’intellect mais plus au corporel avec pour objectif principal la libération des tensions, c'est-à-dire l'obtention de la détente corporelle et intellectuelle.
C'est avant tout une approche qui vise à maîtriser le stress et qui diminue l’angoisse et l’émotivité.
La particularité de la relaxation est que le thérapeute l’enseigne à ses patients, ce qui demande - tout comme la méditation - un effort et un engagement quotidien pour obtenir les effets escomptés. Il y a peu de contre-indications si ce n’est face aux personnes psychotiques qui sont confrontées au vide et au morcellement.
Se reporter aux ouvrages de :
GUIOSE M. « Relaxations thérapeutiques », Ed HDF, Paris, 2007.
ANTOINE C. « La révolution intérieure », Editions Larousse, Paris, 2007.
La méditation de pleine conscience / Mindfulness / MBSR
La méthode MBSR (Mindfulness based stress reduction), validée scientifiquement, a été mise au point par le Pr Jon Kabat Zinn pour apprendre à gérer durablement le stress et ses conséquences.
Elle a été mise en place dans les hôpitaux et cliniques avant d’être proposée au public. En France, c'est le Docteur Christophe André ( psychiatre, hopital Sainte Anne) qui a initié cette révolution en milieu hospitalier et démocratisé la pleine conscience.
Le terme « Mindfulness » traduit par Pleine Conscience signifie diriger son attention d’une certaine manière, c’est-à-dire délibérément, au moment voulu, sans jugement de valeur et avec bienveillance.
En séance, je pourrai vous proposer des exercices à effectuer chez vous de façons à en tirer au fil du temps les bienfaits.
Les recherches validées scientifiquement ont démontré l'efficacité de la médiation de pleine conscience sur les points suivants :
- apaisement du stress, de l’anxiété, des angoisses, phobies, douleurs chroniques, addictions, états dépressifs, par la gestion des ruminations mentales, des émotions et des schémas comportementaux récurrents (meilleure connaissance et estime de soi, confiance en soi) ;
- meilleure communication en général, gestion des conflits par l’abandon de la réactivité au stress au profit d’une réponse plus appropriée, apprentissage du « lâcher-prise » ;
- accroissement de la concentration (études), de la clarté mentale, de la créativité ;
- découverte d’un espace intérieur de liberté, sérénité, mieux-être général ;
- mise à distance des peurs ancrées sur des expériences passées, diminution de la tendance à interpréter et juger, soi-même et les autres, à vouloir tout contrôler.
L’hypnose éricksonienne
Un temps mises de côté, les techniques hypnotiques reviennent en force en France tant dans les psychothérapies (stress, phobies, dépression, traumas, préparation mentale...) que dans la prise en charge de la douleur (hypnose médicale), l'analgésie, etc...
L’hypnose « est un état de la conscience modifié », cela veut dire qu’un état hypnotique survient lorsque l’on est éveillé et non lorsque l’on dort, a contrario de tout ce que l’on peut penser.
La pratique de l’hypnose vient en complément des méthodes développées par le praticien dans sa culture professionnelle d’origine (médecin, infirmier, psychologue…).
Dans le champ de la santé, ses applications sont essentiellement la médecine de la douleur et la gestion des troubles anxieux (du stress à la phobie, en passant par les troubles de l’affirmation de soi ou encore les états de panique).
On utilise également l’hypnose à visée de changement de comportements de dépendance, comme le tabagisme ou les troubles de l’alimentation. Mais d’autres applications sont possibles à la fois dans le champ du somatique (dermatologie, gastroentérologie…) et dans celui de la psychopathologie (troubles de la personnalité, troubles de l’humeur…).
La façon dont l’hypnose agit est maintenant connue : elle permet, par un jeu attentionnel impliquant l’imaginaire des patients, de revisiter la réalité et la façon dont le patient la perçoit. Ceci a pour effet de diminuer l’importance des symptômes d’un certain nombre de pathologies, et de développer chez l’individu des comportements inédits, lui permettant de mettre à distance le motif d’une souffrance, voire dans certains cas, de la résoudre.
L’hypnose permet à une personne de prendre soin de soi et de développer pour se faire des dispositions internes et comportementales nouvelles.
Il est important de préciser certains points concernant l'éthique du psychologue hypnothérapeute.
Le psychologue se doit de respecter le patient dans sa dimension psychique (voir code déontologique 1996) et il doit suivre les règles incontournables concernant sa position thérapeutique.
Cette éthique s'applique à son travail et au patient souffrant qu'il prendra en charge.
L'hypnose par son côté suggestif amène le thérapeute à réfléchir sur sa pratique et sur ses interventions afin qu'elles restent positives et éthiquement correctes pour le patient. En aucun cas, elles seront directives et manipulatrices, enlevant de ce fait la pleine décision du patient. L'hypnothérapeute est responsable et honnête face au patient, ce qui est le fondement de la confiance thérapeutique.
Source : article d' Antoine Bioy, Docteur en psychologie, Responsable scientifique de l’IFH