A l'approche des festivals d'été, focus sur l'audition et la prévention en termes de perte auditive.
Nos oreilles sont mises à rude épreuve partout dans le monde : environ 360 millions de personnes vivent avec une perte auditive invalidante, dont 32 millions enfants. Un chiffre en hausse lié au vieillissement de la population puisqu'un tiers des personnes âgées en sont affectées. À l'inverse, les habitudes d'écoute à volume élevé durant de longues périodes mettent en danger l'audition de plus d'un milliard de jeunes âgés de 12 à 35 ans. Face à con constat, la 70e assemblée de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) a adopté, le 30 mai 2017, une nouvelle résolution sur la prévention de la surdité et de la déficience auditive.
Des outils et services adaptés
Près de la moitié des situations de perte auditive pourraient être évitées grâce à des mesures telles que la vaccination contre les maladies infantiles, une meilleure prise en charge des infections, la promotion de l'accouchement dans de bonnes conditions de sécurité, la prescription de certains médicaments ou la limitation de l'exposition aux décibels.
Les personnes atteintes pourraient par ailleurs bénéficier de techniques et outils adaptés tels que les prothèses auditives, les implants cochléaires mais aussi de services comme le sous-titrage et la langue des signes, ou d'autres formes de soutien éducatif et social. Pourtant la plupart n'y ont pas accès.
En France, Bob Sinclar héros d'une BD de prévention et sensibilisation
En France, l'association JNA (ses objectifs sont la sensibilisation, la prévention et la diffusion d’informations dans le domaine de l’audition) .déploie au même moment une initiative inédite.
Bob Sinclar, le DJ star, sera le personnage principal d'une mini BD pédagogique, support phare du dispositif global de prévention déployé par l'association à la veille des festivals de l'été 2017. « Trop de jeunes finissent leur soirée de concert ou de discothèque avec des acouphènes sévères et même parfois une perte d'audition. Il faut remédier à cette situation pour que la musique reste un plaisir et non la cause d'une lésion auditive irréversible car, aujourd'hui, malgré les progrès de la recherche, nous ne savons pas encore guérir le phénomène complexe des acouphènes », alerte le Pr. Jean-Luc Puel, président de l'association JNA. 200 000 BD gratuites seront diffusées lors de la Fête de la Musique, le 21 juin.
La musique amplifiée : un danger pour l’oreille
Les jeunes sont sans cesse, et souvent involontairement, exposés à des niveaux sonores de plus en plus élevés. Les bruits présents dans leurs loisirs constituent un véritable danger pour leurs oreilles. Les limites imposées par les textes réglementaires, quand elles existent, sont souvent fixées au-delà du seuil de risque. Un jeune sur deux est victime d'acouphènes (plus d'infos).
Les clubs et les concerts
Leur niveau sonore est souvent très élevé : plus de 100 dB, avec des pointes à 120 dB. La loi limite, dans les discothèques et les lieux diffusant de la musique amplifiée, le volume sonore à un niveau moyen de 105 dB… ce qui peut déjà provoquer acouphènes, baisse auditive ou hypersensibilité au bruit.
Les baladeurs
L’écoute sur de longues durées d’un baladeur à très forte puissance sonore peut provoquer des troubles auditifs durables. La loi limite la puissance sonore maximale des baladeurs à 100 dB. Elle impose d’autre part une étiquette lisible, non détachable, portant la mention « A pleine puissance, l’écoute prolongée d’un baladeur peut endommager l’oreille de l’utilisateur. »
Dossier thématiques pour profitez sans danger de la musique
Des conseils
1) Au-delà d’une heure d’écoute par jour, diminuer un peu le volume.
2) Éviter l’écoute de sono ou de baladeurs à plein volume.
3) En moto, porter un bon casque pour protéger vos oreilles du bruit du moteur.
4) En discothèque, rester éloigné des enceintes.
5) Faire des temps de pause si possible toutes les heures, dans une partie calme ou à l’extérieur.
6) En concert, rester loin des enceintes et utiliser des bouchons de protection si le volume dépasse 105 dB.
7) Après un concert ou une soirée en discothèque, dormir pour récupérer pendant plusieurs heures au calme.
8) Sifflements, bourdonnements, impression d’avoir du coton dans les oreilles, persistance de musique dans la tête… Si ces symptômes persistent, il est nécessaire de consulter un médecin sous 24 heures.
A Paris :
Hôpital LARIBOISIERE : Service ORL et de chirurgie cervico faciale, 2, rue Ambroise Paré 75010 Paris;
ouvert 24h/ 24, accueillant environ 14 000 urgences par an. Les urgences sont assurées tous les jours de la semaine, tous les jours de l'année. De 8 heures à 18 heures au pavillon 8 et de 18 heures à 8 heures au service d’Urgences Générales à l’angle de la rue Maubeuge et Ambroise Paré. Elles sont prises en charge par un interne en ORL et un chef de clinique en ORL.
Smartphones...un apprentisage d'un usage respectueux du système auditif et de la préservation de son capital
De plus en plus présent dans nos vies, le smartphone est à utiliser en respectant nos équilibres de santé. C’est cela qu’il nous est nécessaire d’apprendre. Notre capital auditif se dégrade sous l’effet des surexpositions sonores. Le système auditif est constitué de cellules sensorielles qui se détruisent en raison d’expositions sonores trop intenses (au-dessus de 80 dB) ou de trop longues durées.
Le système auditif n’a pas opéré de mutation biologique pour résister aux sollicitations sonores que nous lui imposons. Il a besoin de temps de répit. En prendre soin, c’est prendre soin de soi.
En effet, notre équilibre de santé et de vie dépend de notre capacité à bien entendre. En prenant soin de son capital auditif, il est possible d’agir sur le bon fonctionnement cognitif et de repousser l’usure naturelle des cellules sensorielles liées à l’avancée en âge. Seul un bilan complet de l’audition permet de faire le point entre « entendre » et « bien entendre ».
Les acouphènes et autres troubles de l’audition sont de plus en plus fréquents chez les moins de 40 ans. D’autres pathologies ORL se rencontrent de plus en plus comme l’hyperacousie. Ces troubles de l’audition sont le plus souvent irréversibles. On peut les éviter en protégeant son capital auditif des expositions sonores.
Le meilleur moyen de prévenir tout problème d’audition reste la modération et l'utilisation de protections auditives.
La musique fait du bien, c'est un puissant levier de plaisir, de création, de partage universel, d'émotions, d'apprentissage, de guérison, de bonheur, à préserver sans modération !
Plus d'infos :
- http://www.journee-audition.org/
- http://www.journee-audition.org/f%C3%AAte-musique.html
- Télécharger la BD : http://www.journee-audition.org/pdf/bd-jna-bob-sinclar.pdf
- Visitez la page très documentées des liens réalisées par JNA : http://www.journee-audition.org/liens.html
- Le site très fourni d'information et de prévention des risques auditifs chez les jeunes: http://www.nosoreilles-onytient.org/
J'y ajoute des ressources pour les personnes déficientes auditives :
- cet article sur une innovation technologique d'immersion totale sonore corporelle (http://subpac.com/) :
-
ainsi que le site de Music and the Deaf, une organisation caritative britannique qui depuis 1988 sous l'impulsion de Danny Lane, un pianiste atteint de surdité profonde, repousse les limites de ce que les personnes déficientes auditives peuvent envisager et expérimenter dans le domaine musical. La perte d'audition ne devrait en effet pas empêcher d'avoir du plaisir dans l'expérience et la pratique de la musique : http://www.matd.org.uk/
-
l’association MESH (Musique et Situations de Handicap) œuvre pour étudier, promouvoir et développer l’intégration culturelle des personnes en situation de handicap, et favoriser leur accès aux pratiques artistiques, notamment à la pratique musicale : http://mesh.asso.fr/
-
le CRTH, créé en 1993, dont l'objet est de favoriser l’accès de tous à la culture et notamment des publics en situation de handicap. A l’origine compagnie de théâtre, son questionnement constant sur l’égalité d’accès au théâtre et à la culture en général, lui font développer de nombreux outils, services et accompagnement en matière d’accessibilité : http://www.crth.org/?page=accueil
-
un site en anglais qui donne des pistes sur l'accès à la culture pour chacun d'une manière "différente". Pour anglophones de passage ou résidant en France : https://frogandted.wordpress.com/
- et pour tous une invitation à se pencher sur les travaux du neurologue Oliver Sacks (aujourd'hui décédé, www.oliversacks.com) et notamment cet ouvrage :
http://www.seuil.com/ouvrage/musicophilia-oliver-sacks/9782020969765
Musicophilia, La musique, le cerveau et nous
Bien des exemples le montrent, évoqués par Sacks avec la force et le talent qu’on lui connaît, depuis ce chirurgien frappé par la foudre qui devient soudain pianiste à l’âge de quarante-deux ans jusqu’au frère de Wittgenstein, pianiste et manchot, en passant par les handicapés mentaux mélomanes.La musique est médicalement bienfaisante : elle anime des parkinsoniens incapables de se mouvoir, apaise des patients atteints de la maladie d’Alzheimer et parvient même à restituer des souvenirs à certains amnésiques.
Notre dimension musicale est ici décrite dans son étendue et sa profondeur, d’un point de vue scientifique, philosophique, et spirituel.
Oliver Sacks est médecin ; il est l’auteur de dix livres, notamment L’Éveil, dont l’adaptation cinématographique fut plusieurs fois nominée au x Oscars, et L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau. Il vit à New York, où il enseigne la neurologie et la psychiatrie à l’université Columbia, au Medical center et à l’University Artist.