Ethnopsychiatrie et interculturalité
Qu'est-ce que l'ethnopsychiatrie ?
Ces pages n'ont pas pour ambition de présenter le vaste et passionnant champ théorique, clinique et pratique
des différents courants de l'ethnopsychiatrie.
Très succinctement, deux courants majeurs traversent le champ de l’ethnopsychiatrie.
Le premier, la « psychiatrie transculturelle» postule l’universalité
de la pathologie mentale mais considère qu’il est essentiel
de repérer les manifestations spécifiques de cette maladie reliées
à la culture dans laquelle le sujet a été élevé.
Pratique ancrée dans les pays anglo-saxons, on la retrouve également dans le monde francophone au Centre Françoise Minkowska à Paris et au Centre de santé mentale de Laeken à Bruxelles.
Le deuxième courant considère la différence socioculturelle comme
le fondement même de l’ethnopsychiatrie.
Initiée par G. Devereux, cette approche non exempte de vifs débats internes est actuellement représentée par Tobie Nathan et Marie-Rose Moro (Hôpital Avicennes à Bobigny). Pour une revue de la littérature, voir l'article de Lecomte et al. .
En quelques mots, je dirai que mes lectures (Marie-Rose Moro, Tobie Nathan), les conférences que j'ai suivies,
mon intérêt pour l'ethnologie, la théologie, la géopolitique et les thérapeutiques traditionnelles ainsi que la formation
que j'ai suivie au Centre Georges Devereux (Tobie Nathan, Nathalie Zadje, Catherine Grandsard, Françoise Sironi)
ont été très formateurs. Ils ont également été complémentaires de mon parcours personnel, professionnel (Asie du Sud et de l'Est, Amérique du Nord, Europe) et avec mes formations en thérapie systémique et familiale.
La lecture ethnopsy s'avère particulièrement adaptée aux enjeux de nos sociétés actuelles (dérives sectaires, radicalisation, migration, discrimination, mariage mixte, etc).
Si le dispositif dans le cadre d'un cabinet est différent de celui
des centres qui sont aussi des lieux de recherche et d'expérimentation clinique (groupe de praticiens, médiateurs, etc..), j'en garde la manière
de voir le monde, sans jugement ni a priori.
Aller chercher un nouveau sens aux désordres ressentis par les personnes, de connaître le monde de l'autre dans toute sa singularité,
utiliser le cas échéant dans la culture d'origine des solutions
aux troubles rencontrés sont des axes de travail en ethnopsy.
Pour les familles migrantes, les personnes expatriées, les 'couples mixtes' (avec tous les bémols sur ce terme puisque par essence chaque individu est le produit d'un métissage ne serait-ce que génétique), les enfants issus de couples mixtes mais aussi dans une autre mesure les situations d'adoption et de violences collectives, les personnes se retrouvent
à certaines étapes de leur vie face à de grandes difficultés liées à une incompréhension socioculturelle dans le pays ou la famille d’accueil.
L’immigration, ajoutée aux motifs du départ parfois traumatiques, a souvent entraîné un décalage et une perte
de repères psycho-culturels qui peuvent entraîner souffrance morale, troubles somatiques inexpliqués
avec errance thérapeutique, mal-être, dépression, exclusion, incompréhension...
L'ethnopsy, pour qui , pourquoi ?
Les suivis d'ethnopsychologie permettent d'expérimenter autre autre qualité d'écoute et de soutien;
ils permettent également de faire émerger un nouveau sens et de nouvelles réponses aux problèmes
rencontrés dont on peut citer :
- relations entre différents membres de la famille, croyances liées aux diverses cultures, explicitation, écoute et compréhension mutuelle;
- féminité et maternité / conjugalité / paternité en situation
de migration; - primo-arrivants face aux institutions d'accueil (administration, éducation, santé);
- adolescence et conduites à risques en situation
de migration; - autorité parentale, modèle éducatif en situation
de migration; - jeunes en quête d’identité et parents face à des choix impossibles et contradictoires;
- psycho-traumatismes;
- non-dits / secrets entraînant des ruptures de transmission transgénérationnelle.
Vous pouvez me consulter pour des cas spécifiques de familles et d’enfants en provenance de différents pays
à des fins d’éclairage psychologique en tenant compte de leurs codes culturels et des langues d'origine.
Il s’agit d’une autre lecture face à une même problématique qui permet de faire émerger autre sens et solution.
Les consultations peuvent se dérouler en anglais ou en présence d'un membre de la famille qui peut servir
de traducteur/médiateur.
La présence d'une personne témoin de la culture d'origine est d'un intérêt majeur afin d'expliciter et dénouer des situations de blocage relationnel et d'incompréhension culturelle.