Résistance et résilience aux Assises Internationales du roman de Lyon (AIR)
Posté le 13/06/2017
Retour sur les Assises Internationales du roman de Lyon (AIR) : le rendez-vous incontournable des bibliophiles, qui fête ses dix ans de programmation cette année met pour la première fois à l'honneur la langue française.
Le festival «tout public et familial» selon les mots de son directeur Guy Walter s'est ouvert le 29 mai avec le grand entretien de l'auteur Salman Rushdie et les témoignages des écrivains Kamel Daoud et Ece Temelkuran sur la thématique de la langue comme «acte d'insurrection».
Vous pourrez retrouver plus d’informations :
- Toutes les conférences et biographies des intervenants : https://live.villagillet.net/user/event/replay
- également les activités hors festival de la Villa Gillet : http://www.villagillet.net/
- et un panorama sur :
http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/2017/05/29/37002-20170529ARTFIG00003-les-assises-internationales-du-roman-de-lyon-celebrent-la-langue-francaise.php
En lien avec la psychologie, la résilience, l’importance de l’écriture dans la re-création d’une autre vie après un traumatisme, le travail d’acceptation et de retissage de l’espoir, le rôle de la lecture de biographies de trajectoires hors du commun dans le rétablissement et l'émergence de nouvelles pensées, solutions, perspectives, j’ai retenu :
- 1/ Luttes et résistances : que peuvent les mots ? Kamel Daoud © D.R. /Ece Temelkuran © Mushin Akgün
Entretien avec Kamel Daoud (journaliste et écrivain) en dialogue avec Ece Temelkuran (journaliste et écrivain) animé par Christophe Ono-dit-Biot / Le Point
Écrire parce que la voix est éphémère et l’écriture durable, écrire pour dévoiler la vérité. Écrire comme acte d’insurrection, écrire parce que le silence serait inadmissible. Ecrivains et journalistes, Kamel Daoud et Ece Temelkuran témoignent avec vigueur des injustices et des dérives du monde : avec la puissance de la littérature, ils essaient de résister.
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2/ Comment l’écriture répond-elle à la violence ?
Scholastique Mukasonga © C. Hélie / Gallimard
Harry Parker © Mathieu Bourgois
Diego Trelles Paz © Mal Corazón
Entretien avec Scholastique Mukasonga (Rwanda/France), Harry Parker (Royaume-Uni) et Diego Trelles Paz (Pérou), animé par Olivier Pascal-Mousselard (Télérama). En partenariat avec l'Institut Cervantes.
Dans un monde dominé par la violence et la guerre, quelle puissance peut garder la littérature ? Comment peut-elle lui répondre ? Comment peut-elle la traduire ? Quelle légitimité a-t-elle pour évoquer l’épreuve de l’horreur, de la douleur ? Quelle liberté peut-elle encore avoir ? Quelle part peut encore garder l’imagination ? Que peut-elle imposer au lecteur ? De quel courage doit-elle faire preuve ? De quelle pudeur ? La littérature peut toujours témoigner. Du génocide du Rwanda à la guerre en Irak, le roman tente de se frayer une voie pour dire l’indicible ou l’insurmontable.
- 3/ Harry Parker : un romancier en prise avec la guerre
Entretien avec Harry Parker animé par Lionel Tran / Les Artisans de la fiction
Fils d’un militaire, Harry Parker a 23 ans lorsqu’il intègre l’armée britannique, et 24 lorsqu’il se rend pour la première fois sur le front irakien, en 2007. En 2009, alors qu’il est envoyé en Afghanistan, il perd ses deux jambes sur une mine artisanale. Son premier roman, Anatomie d’un soldat, met ainsi en scène le capitaine Tom Barnes, son double littéraire lui aussi blessé en Afghanistan.
Pour en savoir plus sur ce premier roman saisissant écrit du point de vue des objets :
https://www.franceinter.fr/emissions/l-humeur-vagabonde/l-humeur-vagabonde-04-juin-2017
- 4/ Quand le passé revient : enfances et histoires
Gaël Faye © Nyirimihigo // Maxim Leo © D.R.
Entretien avec Gaël Faye (romancier, compositeur, interprète) en dialogue avec Maxim Leo (romancier, journaliste) animé par Jean Birnbaum / Le Monde
Revenir sur ses pas pour redonner la voix à ceux qui l’ont perdue, pour témoigner d’une réalité qui autrement serait réduite au silence, pour faire disparaître ses propres fantômes ou pour vivre avec eux. Revenir sur son passé, en revivre l’épreuve, pour savoir qui l’on est : ces questionnements sont au cœur des deux romans de Gaël Faye et Maxim Leo.
Savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va, surmonter les traumatismes par l’écriture, tels sont les défis littéraires engagés par les deux auteurs.
- 5/Rencontre avec Philippe Besson, lauréat du prix Psychologies
Le magazine Psychologies décerne pour la première fois cette année le prix du roman « inspirant ». Parce que la littérature est source d’ouverture sur le monde, de révélation de soi et des autres, d’émerveillement, de découvertes, de spiritualité, bref, d’inspiration et de vie, Psychologies veut distinguer le roman de langue française qui porte ces qualités et le faire découvrir aux lecteurs.
Une rencontre avec le lauréat Philippe Besson suivra la remise du Prix.
LES CINQ ROMANS SÉLECTIONNÉS :
Mon royaume pour une guitare, de Kidi Bebey
Arrête avec tes mensonges, de Philippe Besson
Née contente à Oraibi de Bérangère Cornut
La naissance du sentiment de Jean-François Kervéan
L’insouciance, de Karine Tuil
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