POdcast : Covid : ces 2 années qui ont changé notre vie quotidienne
Posté le 18/04/2022
psy-paris-adam.com
GRAND BIEN VOUS FASSE !
Lundi 14 mars 2022, par Ali Rebeihi à écouter sur :
Covid : ces 2...
2022-04-18T00:00:00+02:00
GRAND BIEN VOUS FASSE !
Lundi 14 mars 2022, par Ali Rebeihi à écouter sur :
Covid : ces 2 années qui ont changé notre vie quotidienne
Souvenez-vous du 16 mars 2020. Un basculement qui a profondément affecté notre vie quotidienne, notre vie sociale, économique, culturelle, nos vies intimes et modifié notre rapport aux autres. Une période qui a éprouvé notre liberté et qui a généré une angoisse quotidienne inédite.Rappelez-vous ce que vous faisiez exactement à l’annonce du premier confinement par le président de la République et cette sensation de plonger dans un épisode de la quatrième dimension.Le stress, l’anxiété, le désespoir, les lueurs d’espoir, l’envie d’un monde nouveau, les désillusions et la résilience ont rythmé ces deux années historiques…
Et ce temps d’avant la pandémie qui remonte à une éternité. Avec cette impression qu’il ne reviendra peut-être jamais. Même si depuis ce matin le port du masque à intérieur est aboli, sauf dans les transports en commun et dans les établissements de santé.Comment la crise sanitaire a changé nos existences ? Quels effets à moyen et long terme ?Regards croisés de médecins, de sociologues, de philosophes…
La puissance négative de la peur
Le docteur Gérald Kierzek a d'abord été frappé par "cette puissance négative individuelle et collective, collective et politique, collective et médiatique, qui a produit une espèce d'emballement.Une peur qui a conduit, selon lui, à "une binarisation de la société avec d'un côté les pour et de l'autre les anti-alarmistes (voire complotistes), sans qu'il n'y ait plus aucune nuance. Ces puissances négatives continuent à avoir des rémanences tant je vois de nombreux patients se laisser submerger par le climat anxiogène permanent suscité par cette crise sanitaire, en généralisant ce qui est au départ un petit bobo en quelque chose de plus grand".Une société marquée par le port du masque
C'est le premier bilan que dresse le sociologue Rémy Oudghiri pour qui "le port du masque est probablement ce qui est le plus frappant. Du jour au lendemain, la France était masquée, avec dès la mi-2020, 95 % des Français qui y étaient favorables en toute situation. D'un point de vue sociologique, cela montre cette peur fortement ancrée et exacerbée. Du jour au lendemain, il y a eu une acceptation massive à cette nouvelle habitude qu'on pensait réserver aux Asiatiques, d'ailleurs beaucoup de gens vont continuer à porter le masque dans les semaines et les mois qui viennent, car ils sont encore très marqués".La pandémie a totalement bouleversé nos rapports sociaux
Pascal Lardellier considère que c'est un événement social qui va avoir des implications, des incidences sur tous les aspects de la société. Le covid a eu des effets très forts sur le travail, l'éducation, la vie politique, la vie médiatique, les relations ont été complètement reconfigurées.- La distanciation sociale généralisée
Il faut reconnaître que la distance et la méfiance sont devenues des paradigmes relationnels dominantsOn a tous retiré une main qu'on tendait, on s'est tous détourné de quelqu'un qui avait le malheur de se braquer la gorge, de tousser, des choses qui sont complètement transgressives alors qu'elles étaient naturelles il y a deux ans.
Se tenir à la bonne distance est devenu une règle sociale et morale, un mantra comportemental répété à longueur de journéeUne distanciation sociale accrue davantage par les géants du numérique. Rémi O estime que "l'un des grands vainqueurs de cette pandémie, c'est la numérisation de la société. On s'est habitué à vivre à distance et tous les indicateurs dont on dispose traduisent une avancée spectaculaire de tous les comportements en ligne.
La pandémie a eu comme conséquence cette numérisation des comportements et notre mise à distance
- Une opinion de plus en plus tendue par les communications alarmantes
Avec
Gérald Kierzek, médecin urgentiste, anesthésiste-réanimateur à l’Hôtel-Dieu de Paris, chroniqueur et éditorialiste médical (TF1), directeur médical de Doctissimo (depuis septembre 2020).Auteur de "Votre santé dans le monde d’après – préparez-la aujourd’hui" (éditions du Rocher, février 2022)Pascal Lardellier, professeur en sciences de la communication à l’Université de Bourgogne (Dijon).Depuis 25 ans il explore les rites, l’univers du sensible et celui des imaginaires. Ses travaux interrogent les nouvelles formes du lien social et le statut des relations, notamment amoureuses, dans les réseaux numériques. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrage sur ces thèmes dont "La bonne distance ? - Petite anthropologie d’une crise sanitaire" (MKF éditions, février 2022)
Rémy Oudghiri, sociologue, directeur général de Sociovision, un cabinet d’étude et de conseil appartenant au groupe Ifop. Il travaillé à l’Ipsos et a dirigé des études sur l'évolution des valeurs, des modes de vie et de consommation dans les sociétés contemporaines.Auteur de "La société très secrète des marcheurs solitaires" (éditions Puf, mars 2022)
Marylin Maeso, philosophe et enseignante agrégée en philo au lycée Voltaire (Orléans).Auteure de "Les lents demains qui chantent" (éditions de l'Observatoire, collection Et après ?, n°5, mai 2020).Et de "La petite fabrique de l’inhumain" (éditions de l'Observatoire, octobre 2021).
André Comte-Sponville, philosophe agrégé. Il se définit comme philosophe matérialiste (à la façon d'Épicure), rationaliste (à la façon de Spinoza) et humaniste (à la façon de Montaigne). Parmi les contemporains, il se sent proche de Claude Lévi-Strauss, Marcel Conche et Clément Rosset. Il est membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) et du Comité de parrainage de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). Il est docteur honoris causa de l'Université de Mons-Hainaut, en Belgique.Dès le début de la pandémie, il a créé la polémique en critiquant le « sanitairement correct », la santé posée comme valeur suprême et l’« obsession autour du Covid-19 ».Auteur de "Que le meilleur gagne !" (éditions Robert Laffont, mars 2021).La chronique Alors voilà de Baptiste Beaulieu, médecin généraliste et romancier.