Les blessures morales du soldat mesurées
Posté le 11/03/2018
« Les blessures morales du soldat mesurées »
Le Figaro constate qu’« on ne mesure pas toujours les risques pris par les soldats, au-delà de leur intégrité physique. Les blessures morales ont ainsi longtemps été méconnues. D’abord parce qu’elles sont invisibles.
Ensuite parce que le syndrome de stress post-traumatique est mieux connu. Depuis une quinzaine d’années, les psychiatres militaires s’efforcent pourtant de mieux définir cette entité qui accompagne souvent le syndrome de stress post-traumatique ».
Le Dr Harold Koening, professeur de psychiatrie et de sciences du comportement à l’université Duke (États-Unis), écrit ainsi dans le Journal of Religion & Health que « la blessure morale est un syndrome caractérisé par des symptômes de conflit intérieur psychologique et religieux ou spirituel ».
En séance, il est important d'accueilir les blessures psychiques des personnes exposées de part leur métier à des situations extrêmes;
cela concerne les militaires mais aussi les pompiers, urgentistes, secouristes, policiers et gendarmes. La relation thérapeutique empathique, l'accueil de ce qui est mais aussi l'approche cognitive, l'hypnose et le EMDR sont des outils qui permettent à la vie de reprendre son cours mais pas seulement.
Le recours aux médicaments, l'entraide et un soutien familial sont aussi à solliciter suivant les cas. Il me semble en effet important aussi d'aborder la dimension couple et famille afin d'accompagner au mieux le patient et sa famille.
On peut se repporter aux nombreux ouvrages Louis CROCQ sur le sujet :
Le Médecin Général (CR) Louis CROCQ, psychiatre des armées et professeur associé honoraire à l’Université René Descartes à Paris, a créé en 1995 le réseau national des cellules d’urgence médico-psychologique (intervention pour soins psychiques auprès des victimes d’attentats et de catastrophes), sur ordre du Président Chirac au lendemain de l’attentat terroriste à la station du RER Saint-Michel. Il coordonne deux diplômes d’université, sur le « stress » et le « traumatisme psychique ». Il est consultant « stress » à l’ONU.
Ses nombreux travaux (250 publications) portent sur les névroses de guerre observées chez les combattants et dans la population civile, les comportements individuels et collectifs dans les catastrophes, et le stress. Il a publié quatre ouvrages :
- Les traumatismes psychiques de guerre (Odile Jacob, Paris, 1999)
- Traumatismes psychiques : prise en charge psychologique des victimes (Masson, Paris, 2007)
- Gérer les grandes crises (en collaboration avec Sophie Huberson et Benoît Vraie), Odile Jacob, Paris, 2009.
- Les paniques collectives (Odile Jacob, Paris, 2013)