ESCEO : Tout ce qu’on aimerait savoir sur l’agodystrophie
Posté le 06/06/2018
ESCEO : Tout ce qu’on aimerait savoir sur l’algodystrophie
- par le Dr Dominique-Jean Bouilliez Actualités des congrès
- "Peu de pathologies ont connu des définitions aussi nombreuses et variées que le CRPS (Complex Regional Pain Syndrome) ou Syndrome Douloureux Régional Complexe (SDRC). Aujourd'hui cependant, une certaine unanimité semble se dégager d'une part pour la retirer des pathologies psychosomatiques, et d'autre part pour en décrire deux types.
- Le CRPS I (également appelé algodystrophie) est caractérisé par la présence d'un événement primaire nociceptif ou imposant une immobilisation qui se poursuit par des douleurs, une allodynie ou de l'hyperalgie et la présence à un moment ou l'autre d'un œdème, de modifications du flux sanguin cutané ou d'une activité sudorimotrice anormale dans le segment corporel où se situe la douleur.
Le CRPS II, autrefois appelé causalgie (dérivé de 'kavaros' pour chaleur, et 'ockyos' pour douleur), est également caractérisé par la présence d'une douleur continue, d'une allodynie ou d'une hyperalgésie après une lésion nerveuse, et qui peut s'étendre au-delà de la zone de distribution du nerf incriminé. On constatera aussi un œdème, des modifications de la circulation cutanée et une augmentation de l'activité sudorimotrice dans la zone de la douleur. Le diagnostic de CRPS II devra être exclus lorsqu'une autre explication plausible de la douleur et de la dysfonction observée pourra être fournie.
Un troisième type, baptisé CRPS-NOS (pour Not Otherwise Specified) a été ajouté : il regroupe les patients qui ne rencontrent que partiellement les critères de Budapest, sans explication plausible autre qu'un SDRC." - suite de l'article ici
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Je profite de cet article pour insister sur la prise en charge plurimodale de cette pathologie complexe , sans 'profil type' si ce n'est qu'elle touche trois fois plus les femmes que les hommes, et très douloureuse pour les patients, tant physiquement de moralement; en thérapie, le soutien, l'empathie sont bienvenus, l'entourage ayant du mal à se rendre compte du quotidien souffrant des patients. Les préjugés sont nombreux y compris chez les soignants. L'hypnose, la relaxation,la méditation sont des outils qui aident même si à titre personnel j'évite l'hypnoanalgésie qui pourrait aggraver la lésion réduisant la douleur à l'appui. Ne pas nuire est essentiel dans cette prise en charge, pas de kiné brutale !
J'ai conseillé aussi la pratique du qi gong (assis si la lésion touche les membres inférieurs) et du Feldenkrais.
J'invite également les patients à scruter les recherches hors France et en langue anglaise pour connaître les recommandations de prise en charge. On trouve en effet qu'une nouvelle forme de transmission du signal douloureux serait à l'origine de la persistance du vécu de nociception.
Enfin, et sans engagement quelconque avec cette société et dégagée de tout intérêt avec elle, je porte à votre connaissance les mirror boxes ( que l'on peut bricoler soit même à peu de frais par ailleurs) qui ont été dévélopées au départ par le Pr Ramachandran dans le traitement des douleurs du membre fantôme et qui donnent aussi de bons résultats dans le traitement post AVC et ...certains types de neuroalgodystrophies grâce à la rééducation des circuits cérébraux qu'elle crée .
https://mirrorboxtherapy.com/how-it-works/
A propos du Pr Ramachandran